Anxiété de séparation

La « détresse d’isolement » est la phobie d’être seul (le chien peut rester serein tant que quelqu’un avec qui il est à l’aise est avec lui, peu importe qui).

« L’anxiété de séparation » quant à elle correspond à un chien qui ne peut pas être séparé d’un·e humain·e en particulier et paniquera lorsque cette personne partira, même si quelqu’un d’autre est à la maison.

Afin d’englober les deux termes, nous parlons de « problèmes liés à la séparation ».

Cette panique peut se manifester de manière :

• Comportementale (haleter, aboyer, hurler, chouiner, comportements de destruction, pipis dans la maison etc.).
• Et physiologique (telle qu’une augmentation du rythme cardiaque, de la fréquence respiratoire etc.).

La détresse d’isolement chez les chiens ne disparaît généralement pas spontanément. Parce qu’il s’agit d’une véritable phobie, les problèmes liés à la séparation ne s’améliorent donc souvent pas d’eux-mêmes et ont même tendance à s’aggraver avec le temps.

Cela engendre une détresse émotionnelle qui nécessite souvent une intervention professionnelle pour être surmontée de manière éthique et efficace. La détresse d’isolement entraîne des conséquences négatives pour le bien-être du chien, et il est donc recommandé de prendre des mesures pour remédier à la situation.

Il est conseillé de consulter un·e professionnel·le du comportement canin spécialisé·e dans les problèmes liés à la séparation pour évaluer la situation de manière approfondie et élaborer un plan d’action personnalisé pour aider le chien à surmonter sa peur.

OUI !

La détresse d’isolement est une phobie surmontable avec une approche méthodique et respectueuse du bien-être des chiens. En utilisant des méthodes éthiques basées sur les neurosciences et l’analyse appliquée du comportement, il est possible de modifier progressivement les réponses émotionnelles du chien envers la solitude.

Les chiens anxieux peuvent donc apprendre qu’il est sécuritaire d’être laissés seuls, mais comme il n’existe pas de « solution miracle », cela prend du temps et nécessite un engagement à suivre le protocole jusqu’au bout. Pas de panique, je suis là pour vous aider !

J’aimerais pouvoir vous donner une réponse, mais lorsqu’il s’agit de modification comportementale, chaque chien et chaque binôme est différent. Lorsqu’on travaille à changer l’émotionnel d’un individu, il est impossible de prévoir combien de temps cela va prendre. Ce que je peux vous dire en revanche, c’est qu’il faut davantage penser en terme de mois que de semaines. C’est un travail de longue haleine qui s’apparente à un marathon plus qu’à un sprint. Je peux également vous affirmer que la méthode que j’utilise a fait ses preuves et que, dans le cadre des problèmes liés à la séparation, aller doucement et au rythme du chien est l’assurance d’avancer le plus rapidement possible.

Enfin, mon objectif est de vous donner progressivement les clés afin que vous puissiez rapidement être autonome et vous passer de mon aide !

La comparaison avec le fait de surmonter -par exemple- sa phobie des araignées offre une analogie pertinente pour illustrer la complexité inhérente à la prédiction des délais dans la modification comportementale, que ce soit chez les chiens confrontés à des problèmes liés à la séparation ou chez les humain·es confronté·es à des peurs irrationnelles. De la même manière qu’il est difficile de fixer une échéance précise pour surmonter sa phobie des araignées, la variabilité individuelle, le contexte et d’autres facteurs rendent tout pronostic temporel délicat concernant les problèmes liés à la séparation. Chaque personne, tout comme chaque chien, a son propre parcours émotionnel, et la vitesse à laquelle elle progresse dans la modification de ses réponses dépend de plusieurs paramètres impossibles à prévoir en amont.

Suspendre les absences est indispensable lorsque nous apprenons à notre chien que passer du temps seul est sûr. Cela signifie ne jamais laisser votre chien seul plus longtemps qu’il ne peut le supporter. Cette gestion est la pierre angulaire de tout plan de modification comportementale parce que :

1. Les phobies s’aggravent souvent lorsque nous sommes exposés à ce qui nous fait peur. On n’apprend pas à vaincre sa claustrophobie en étant enfermé 5 fois par semaine pendant plusieurs heures dans un ascenseur défectueux. Il faut comprendre que, de la même manière que les humains, les chiens ne peuvent pas surmonter les choses qui leur font peur s’ils sont constamment exposés aux choses effrayantes (ici, la solitude) à une intensité qui dépasse leur seuil de tolérance.
2. Cela maintient votre chien en dessous de son seuil de tolérance. Rester en dessous du seuil est impératif pour pouvoir mettre en œuvre une forme efficace de désensibilisation.
3. Cela permet au cerveau et au corps de votre chien d’opérer une « réinitialisation » indispensable. Lorsque l’anxiété augmente, les hormones du stress sont libérées et inondent leur cerveau. S’il n’est plus laissé seul, cela donne au corps de votre chien le temps de revenir à un état normal et plus calme (homéostasie). Cet état de sérénité est indispensable à l’apprentissage (le cerveau n’apprend rien lorsqu’il est en état d’alerte). En effet, une exposition prolongée au cortisol peut avoir un impact sur l’hippocampe et d’autres zones du cerveau qui affectent la mémoire. Les chiens chroniquement stressés ont plus de mal à apprendre et sont susceptibles d’oublier plus rapidement ce qu’ils ont appris.

La suspension des absences est un outil de gestion de l’anxiété de votre chien, et non un traitement en soi . Il s’agit essentiellement de supprimer le déclencheur de l’anxiété de votre chien, mais cela doit être associé à une augmentation lente du temps que votre chien passe seul (désensibilisation).

Non !

C’est l’un des pires mythes que je vois circuler. Il n’est pas nécessaire de refuser de l’affection à votre chien ou de limiter le temps qu’il passe sur votre canapé ou sur votre lit. En réalité, le renforcement des liens affectifs peut consolider la confiance et la sécurité du chien, ce qui est bénéfique pour son bien-être émotionnel.

A l’heure actuelle, on ne sait pas dire avec certitude ce qui cause la détresse d’isolement. Néanmoins, les dernières études tendent à démontrer que la génétique, les expériences de tout début de vie, la période néonatale et les conditions de vie de la mère gestante (entre autres) auraient une grande influence sur les problèmes liés à la séparation chez le chien.

En imaginant le scénario où votre partenaire déciderait de vous ignorer régulièrement avant ses voyages d’affaires pour supposément faciliter votre séparation, il est probable que cette approche générerait chez vous plus d’inquiétudes et d’interrogations plutôt que d’apporter le réconfort escompté.

Le retrait soudain de l’attention et de l’affection ne créerait pas un sentiment de sécurité, mais plutôt une incertitude et un malaise émotionnel.

Transposée à la relation avec votre chien, la logique demeure similaire. Ignorer délibérément votre compagnon canin en présumant que cela rendra plus aisée sa solitude pourrait, au contraire, intensifier son anxiété.

Plutôt que de choisir une voie de retrait émotionnel, offrir à votre chien un amour constant et des interactions positives crée un environnement sécurisant. Comme dans toute relation, la constance, la confiance, l’affection, la compréhension et la bienveillance sont des éléments clés pour établir une base solide, permettant ainsi à votre chien de mieux appréhender les moments de séparation.

Cela fonctionne rarement, voire jamais. Au contraire, adopter un autre chien pourrait complexifier la situation puisqu’il pourrait également développer lui-même des problèmes liés à la séparation ou d’autres phobies !

Vous pouvez tout à fait accueillir un autre chien au sein de votre foyer, mais faites-le parce que vous en avez envie, pas dans l’optique de soigner la détresse d’isolement de votre chien.

Pas nécessairement, mais de nombreux chiens récupèrent plus rapidement et plus facilement grâce aux médicaments contre l’anxiété. Les médicaments peuvent ainsi grandement améliorer la réponse de votre chien au traitement.

La collecte de données que nous effectuerons ensemble concernant votre chien nous permettra de déterminer si oui ou non il est pertinent de parler à votre vétérinaire d’un soutien médicamenteux.

Je ne travaille pas avec la cage et ne la recommande pas. De nombreux chiens souffrant d’anxiété de séparation souffrent également d’anxiété de confinement. L’immense majorité des chiens sont plus à l’aise dans un espace ouvert dans lequel ils sont autorisés à se déplacer.

Un engagement à suspendre les absences, une ouverture aux médicaments si nos données montrent qu’ils peuvent soutenir nos efforts de modification de comportement, une volonté de travailler sur la détresse d’isolement 4 à 5 fois par semaine. Il faudra également investir dans une caméra d’intérieur (Wyze, Tapo, Eufy etc.).

Enfin, il faudra vous armer de patience 😉

Chaque chien évolue à son propre rythme, et la patience que vous investissez aujourd’hui contribuera à favoriser des progrès durables et un avenir apaisé.